Attendez-moi!(déboires d'une fille qui loupe sans cesse le train)

Derrière la paroi glacée tremblotent les ombres menaçantes, fantômes silencieux. Se dissimulants aux regards avides, les nageoires dansantes et les écailles miroitantes étendent dans l'obscurité leur éternelle patience. Alors que des reflets de nacre innodent tes yeux, leurs poings impatients martèlent la prison de verre d'une si sage méditation.

impression après l'océanografico.

Aujourd'hui jour d'odeurs; de parfums; de senteurs; de fragances, comme vous voudrez, aujourd'hui est un jour odorant. Ce soir particulièrement, c'est l'odeur de nuit qui porte les étoiles de juillet. Elle enveloppe les êtres et les esprits; les corps brûlants qui s'enlacent; les bouches chuchotantes sous la Lune; les petits torses se soulevant lentement. En se rapprochant, parviennent alors les senteurs boisées qui rythment les danses sauvages, l'errance solitaire des âmes égarées. Franchissant la cîme des conifères dansants, la douce brise iodée vient vous caresser les cheveux du bout de ses lèvres salées. Fragment de mer. Accompagnant les navires en perdition, elle rapproche deux mains qui s'effleurent et chuchote à l'oreille du poête des vers venus de contrées lointaines. Une comète fend le ciel indigo de sa chevelure irisée, alors deux coeurs battent à l'unisson soudain liés malgré les dunes et les océans. A la lumière de la flamme vacillante, porté par les mots, laisser l'entêtante odeur fruitée couler dans ses veines, parfum d'été, parfum de VIE.